nuits.
Des mois, des mois
Sans voir le temple et le creux des murs
Quand sonne la poitrine à moi
À contempler les rives
Mille vagues des siècles
Je viens. Il fait si froid. […]
Des mois, des mois
Sans voir le temple et le creux des murs
Quand sonne la poitrine à moi
À contempler les rives
Mille vagues des siècles
Je viens. Il fait si froid. […]
Par l’aiguille recouds, Ciel, croyance païenne,
La douce lettre à mes ongles volée ; attire,
S’il te plaît, son encre moins noire que mes pensées
Tout contre son col rouge de langueur pour mon ire,
Merci. […]
Absurde et doux comme l’amour qu’on porte
À l’arène impériale, le flanc rougi casse
Et s’effondre sur lui par lui-même mangé
L’ongle y trempe, y reste. Dehors c’est hostile.
Chaud et douteux, mais toujours plus sûr,
Béante, le con de la putain les joues fiévreuses.
L’arène, encore. Ses chairs autour, l’amour un peu
Et les leurs, ailleurs, progressent tristement. […]
Comme ils voient dans le culte
Le beau et la fin, ils
S’en vont, quatre canopes
Sages, cendres adultes. […]
J’ai tenu.
J’abreuve de larmes de phénix
Les chiens, goutte à goutte, goutte à goutte,
Les chiens de mon ennemi, oisifs et gras,
Les chiens dont je ne veux pas.
Aime-moi et dis seulement, dis le prophète
Des naufrages à venir et de ceux passés,
Grand Prophète aux rides larges comme les vagues,
le cou enflé par le clocher d’où il prédit,
Dis –
J’ai su, hélas ! J’ai compris comme on sait respirer et
Comme on tient en apnée moi j’ai vu
Le bois trembler imbécile et muet
Le souffle court —
Chérie, derrière nous nulle providence,
Pieds traînant dans le sable des lions
Et des lions dans la poitrine ;
Nos boucliers contre leurs ruines
Et l’épée brandie là ou nous aimions
Pour enfin faire briller l’excellence. […]
Depuis les ruines, hélas, le col fermé
S’enfonce là-bas, pudique secret, au creux
De vaines clavicules et de tous les vœux
De duels, de café froid, de voyages lassés
D’être timides. […]